Le chaos que subit Mayotte nécessite la mise en place de l’état d’urgence migratoire sur l’île. Pour mettre un terme à cette invasion, il faut donner les moyens aux forces de l’ordre, supprimer les incitations à l’immigration et faire le bras de fer diplomatique avec les Comores.
La tribune dans Valeurs Actuelles
Il y a quelques jours, je me suis rendu à Mayotte, territoire français de l’océan indien, en prise à un véritable chaos migratoire. L’opération Wuambushu — qui signifie Reconquête en shimaoré ! — n’est pas critiquable en soi, puisqu’elle consiste d’une part à augmenter le nombre de reconduites vers les Comores de clandestins présents à Mayotte et d’autre part dans la destruction d’habitations en tôle insalubres, installées illégalement. Ces mesures sont légitimes mais insuffisantes. Elles relèvent davantage d’une opération de communication, de la part de Gérald Darmanin que d’une véritable action pérenne.
Nous le savons, l’immense majorité des clandestins présents sur le sol français à Mayotte viennent d’Anjouan, une île située à seulement 70km des côtes mahoraises. La traversée en bateau est aisée et des passeurs en ont fait un commerce très lucratif (630 “kwassa kwassa”, des barques de pêche motorisées utilisées par les passeurs, ont été arraisonnées en 2022…). Ceux qui sont arrêtés et renvoyés vers les Comores tentent donc à nouveau leur chance, quelques semaines et parfois même quelques jours seulement après leur expulsion. Il faut donc impérativement supprimer les incitations à l’immigration, s’attaquer aux causes et non aux conséquences.
Sans surprise, les incitations qui favorisent la venue de tous ces clandestins sont les mêmes qu’en métropole et elles aboutissent à un appel d’air permanent depuis le sud de la Méditerranée ! Les clandestins voient dans Mayotte un véritable Eldorado : des soins gratuits, l’école gratuite, des aides sociales et financières pour ceux qui se font enregistrés comme demandeurs d’asile et surtout, des titres de séjour accordés depuis des années avec beaucoup de légèreté ! Sans parler bien sûr du droit du sol qui permet à n’importe quel enfant né à Mayotte de prétendre à la nationalité française en rendant au passage ses parents inexpulsables !
À Mayotte, une situation digne d’un pays du tiers-monde
Les conséquences en sont dramatiques : Mayotte compte officiellement 250 000 habitants, mais en réalité, sans doute plus du double. Il en résulte que les écoles, collèges, lycées et hôpitaux sont saturés, que l’énergie électrique ou l’eau ne sont plus disponibles en quantité suffisante. Cette situation dramatique, digne d’un pays du tiers-monde, ce sont les Mahorais qui en souffrent au quotidien. S’y ajoute une sur délinquance, une explosion de la criminalité avec des attaques d’une violence inouïe, des “coupeurs de route” qui rackettent et agressent les Mahorais dans des secteurs reculés de l’île où les forces de l’ordre peinent à intervenir.
À la fois en tant que parlementaire et comme vice-président de Reconquête, je suis venu d’abord pour exprimer notre solidarité et notre soutien aux Mahorais. J’ai rencontré longuement, dès mon arrivée, les femmes qui animent le collectif des citoyens de Mayotte. Représentatives de la population et proches de leurs préoccupations, ces dernières sont très appréciées sur l’île. Elles demandent que l’État assume enfin ses responsabilités, et étaient légitimement scandalisées qu’une juge inféodée au syndicat de la magistrature ait annulé, sur des prétextes fallacieux, la décision préfectorale de destruction des habitats insalubres des clandestins.
Pour un “état d’urgence migratoire” à Mayotte
Mayotte fait face à un problème vital. Il faut donc une réponse à la hauteur de cet enjeu. C’est pourquoi j’ai proposé l’instauration d’un véritable état d’urgence migratoire à Mayotte. Ces dernières années, le gouvernement, de manière tout à fait excessive, à restreint drastiquement les libertés publiques en raison des risques sanitaires liés au Covid. Et pourtant, à Mayotte, il se contente de mesures minimalistes alors que nous sommes face à un véritable chaos, une situation hors contrôle. Il faut prendre des mesures radicales, restrictives des possibilités de recours contre les décisions d’expulsion, en s’affranchissant temporairement au moins des règles imposées par la Cour européenne des droits de l’homme, et en supprimant toutes les pompes aspirantes de l’immigration : en clair, il faut que ceux qui entrent illégalement à Mayotte aient la certitude d’être tôt ou tard expulsés en rendant juridiquement impossible toute régularisation.
Une très grande fermeté est attendue par les Mahorais qui vivent ce chaos au quotidien. Et, par delà les appartenances politiques, de nombreuses voix s’élèvent en faveur de mesures drastiques. J’ai par exemple pu rencontrer sur place le député LR Mansour Kamardine, qui fait partie de ces responsables capables de dépasser les étiquettes et d’agir pour le bien commun des Mahorais.
Pendant la campagne présidentielle, Eric Zemmour avait eu la clairvoyance de désigner le Grand remplacement comme une réalité et la remigration comme une nécessité. Il n’y a pas plus pertinent comme constat et comme proposition pour Mayotte !
Sur place, j’ai pu constater le travail, l’engagement et le dévouement de nos forces de l’ordre. J’ai accompagné par exemple sur le terrain, le GAO, une unité de la police aux frontières chargée d’arrêter les clandestins sur le sol mahorais. Dans certains quartiers qui sont de véritables bidonvilles, les Comoriens les agressent en les prenant à partie très violemment. Dans ce contexte très difficile, nos policiers agissent avec sang-froid, respect et professionnalisme. De même, j’ai navigué de nuit avec la brigade nautique chargée d’arraisonner les embarcations chargées de clandestins. Ils ont parfois le sentiment d’écoper la mer avec une petite cuillère, car l’afflux est ininterrompu !
Mayotte dispose du plus grand centre de rétention administrative (CRA) de France, géré de manière très humaine par les fonctionnaires qui en ont la charge. J’ai entendu récemment des ONG de gauche et un de mes collèges député européen vert s’offusquer des conditions de rétention avant expulsion des clandestins à Mayotte. Cette accusation est particulièrement malhonnête et relève d’un posture idéologique détestable. Les immigrés illégaux sont logés, nourris et soignés au sein du CRA y compris en respectant leurs situations particulières, notamment celles des familles avec enfants. Ils y sont infiniment mieux que dans les taudis insalubres dans lesquels ils habitaient à Mayotte avant d’être arrêtés !
La France se fait humilier par un micro état de 1 million d’habitants
Mais quelle que soit la qualité de nos forces de l’ordre, il manque une vraie volonté politique de la part du gouvernement qui doit enfin faire preuve de fermeté diplomatique avec les Comores.
La France se fait humilier par un micro état de 1 million d’habitants. La France verse chaque année 150 millions d’euros aux Comores dans le cadre de l’aide au développement et tout laisse à penser qu’une part importante de cet argent n’arrive pas vraiment à destination…
L’Union européenne a déjà versé près de 50 millions d’euros aux Comores ces dernières années et prévoit de continuer. Le minimum que nous pouvons exiger en contrepartie de la part des autorités comoriennes, c’est la maitrise de leurs flux d’émigration vers Mayotte et un peu de respect à l’égard de la France. Aujourd’hui c’est tout le contraire : les Comores refusent de récupérer leurs ressortissants, et tandis que la France a permis au président des Comores, M. Azali, de prendre la tête de l’Union africaine, ce dernier insulte la France sur le perron même de l’Élysée en expliquant que Mayotte appartient aux Comores !
Si Mayotte fait partie de notre nation, c’est la conséquence de notre histoire faite de grandeur et de rayonnement. Mayotte est française depuis 1841, c’est-à-dire depuis presque deux siècles. En 1975, lorsque les îles de l’archipel des Comores ont exigé leur indépendance, Mayotte a fait le choix de la France. C’était là un acte collectif de patriotisme des Mahorais qui nous oblige aujourd’hui. Bien sûr que l’identité mahoraise ne s‘est pas construite sur le socle civilisationnel européen mais Mayotte contribue, comme tous nos départements et collectivités d’outre-mer, à notre puissance et à notre prestige sur la scène mondiale. Grâce à nos territoires ultra-marins, la France dispose du deuxième espace maritime mondial. La France est la seule nation sur laquelle le soleil ne se couche jamais !
Malgré les difficultés économiques que connaît cette île, Mayotte dispose d’un patrimoine naturel extraordinaire, terrestre et maritime, qui permettrait d’en faire un véritable paradis touristique. Des perspectives de développement économique existent aussi en raison de la proximité du canal du Mozambique. Encore faudrait-il que l’état assume ses missions régaliennes, mette en œuvre l’aménagement du territoire, et crée les conditions fiscales de l’attractivité économique et touristique.